Le réchauffement climatique et la hêtraie cathédrale

Publié par andredubus le
Question à Madame Evelyne Huytebroeck, ministre de l'Environnement

André du Bus. - Madame la Ministre,

La presse a relayé des informations suivant laquelle l'avenir de la hêtraie cathédrale se voit compromis. Une étude consacrée aux incidences des changements climatiques sur les arbres de la forêt de Soignes annonce une profonde évolution du paysage forestier dans les prochaines décennies.

Il est nécessaire dés à présent de prendre en compte ces changements environnementaux dans la gestion du patrimoine forestier.

La survie des hêtres en Région bruxelloise après 2100 est menacée, l'évolution du climat est telle que, dans moins d'un siècle, cette espèce d'arbre ne sera plus adaptée aux conditions de nos contrées.

Les messages relayés à cette occasion manquent de précision. Il est question à la fois de sécurité liée à la hauteur des arbres et aux vents dominants – des risques qui se manifestent surtout aux abords des grands axes, aux lisières de la forêt. Je pense plus précisément au canton de Terrest situé entre le Ring Ouest et le début de la E411 à partir du carrefour Léonard.

Il est question également de dépérissement, de défoliation de certaines essences, principalement dans la couronne ou au sommet des arbres. Lors de votre conférence de presse de la mi-novembre, vous avez évoqué la nécessité de faire évoluer le plan de gestion en vue notamment d’accélérer le rythme de renouvellement des peuplements des hêtres les plus âgés et les plus exposés aux épisodes de sécheresse et de tempêtes.

Le hêtre (de nom scientifique : Fagus sylvatica L., 1753), qui représente 74% de la forêt et qui est particulièrement sensible à la sécheresse, est-il voué à disparaître complètement de notre région ou pourrait-il se maintenir en certains endroits comme par exemple les fonds de vallons ? Que disent les études scientifiques (UCL, FUSAG) à la base du suivi de l’état sanitaire à ce propos ? Qu'en est-il de la situation du chêne pédonculé (de nom scientifique : Quercus robur L., 1753) sur certains sols ?

Pourriez-vous également apportez des précisions à l’égard de cette essence qui couvre 16% de la forêt ? De façon plus générale, compte tenu de ce nouvel éclairage scientifique, quel est le projet de gestion de la forêt que vous souhaitez défendre ? S’il est question d’assurer le renouvellement accéléré des espèces en voie de disparition, quelles sont les essences plus adaptées et plus résistantes aux changements climatiques qu’il conviendra de planter ?

Par ailleurs, comme vous le signalez également sur votre site, vous êtes particulièrement attentive au processus participatif de façon à intégrer tous les acteurs concernés par la forêt. Concrètement, comment se déroule ce processus participatif, quelle est la procédure de concertation qui est déclinée, les associations sont-elles simplement informées ou ont-elles leur mot à dire sur le plan de gestion de la forêt ? Le plan de gestion qui a été mis en œuvre en 2003 et qui a permis entre autre l’obtention du label FSC a-t-il déjà fait l’objet d’une évaluation auprès des usagers et des associations ?

Comment allez-vous garantir qu'elle puisse, dans le futur, continuer à remplir toutes les fonctions que ses nombreux usagers et admirateurs lui connaissent ?

Je vous remercie pour vos réponses. André du Bus