Ce mardi matin, la commission environnement du Parlement bruxellois a donné la parole d'une part à des représentants des administration flamande et wallonne de la gestion forestière, et d'autre part, des représentants de la Commission Royale des Monuments et des sites (CRMS).
Ces auditions se sont tenues dans la perspective de l'élaboration du projet d'Ordonnance Nature, et en particulier, du plan de gestion de la Forêt de Soignes, et donc de la hêtraie.
L'avenir de celle-ci serait pris en étau entre deux fers. D'un côté, celui de la biodiversification, c'est-à-dire, l'exigence européenne d'intégrer dans la gestion de la forêt une exigence de promotion de la biodiversité, ce dont la hêtraie cathédrale est l'antithèse. De l'autre, une exigence de continuité, c'est-à-dire, la reconnaissance des racines culturelles et sociales de la forêt d'aujourd'hui qui en font un patrimoine pour le moins singulier.
Deux politiques de conservation qui semblent opposées : conservations écologique versus conservation patrimoniale. Dans les faits, toutes les parties s'entendent sur le caractère dynamique, cyclique de la conservation qui ne peut être entachée de fixisme. Ce qui paraît d'autant plus évident qu'il s'agit en l'occurrence pour l'essentiel d'un patrimoine vivant.
En juillet 2010, à mon initiative, était adoptée par le Parlement, la résolution engageant le gouvernement à soumettre au Patrimoine de l'Humanité de l'UNESCO la candidature de la forêt de Soignes et de la Hêtraie cathédrale.
Il ressort des premières vélléités de mise en oeuvre d'une démarche dans ce sens un obstacle qui retarde voire empêche une gestion cohérente efficace d'un massif forestier à l'extension bi- ou tri-régionale. S'il existe une volonté de coopération et même déjà de nombreux contacts entre toutes les parties, le bât blesse par la carence d'un lieu formel de concertation entre les organes interrégionaux, tant au niveau des administrations qu'au niveau politique.
Les auditions tenues au sein de la Commission Environnement font comprendre que cet obstacle n'est pas l'apanage des relations entre Régions. Au niveau intrarégional, la construction du plan de gestion n'est formellement en rien connectée à la prise en compte des intérêts des associations ni même de la CRMS ou d'autres représentations.
Dans ce contexte, l'aval que devront donner les Parlements à leur plan de gestion respectif risque d'être la sanction d'un processus qui pourra difficilement être qualifié de démocratique. Voilà pourquoi je veux souligner aujourd'hui l'importance de réviser le cadre légal régional qui régit le processus décisionnel de la gestion nos forêts. Il importe que celui-ci précise les modalités d'implication de toutes les parties intéressées.
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