Du sport à la place des médicaments

Publié par andredubus le

Ce fut ma dernière intervention au parlement de la Communauté française. A propos d'une résolution visant à assimiler la pratique d'une activité physique régulière à un outil de santé publique. Une résolution que j'avais déposée suite à un travail de concertation avec de nombreux acteurs engagés dans les domaines de la santé et de la prévention: la Fondation contre le cancer, les représentants des kinésithérapeutes, la faculté d'éducation physique/motricité de l'UCL, les représentants d'associations très actives telles que "Je cours pour ma forme" et "Gymsana", et d'autres professionnels de la santé.

 

Car le constat reste alarmant: les maladies chroniques liées à notre mode de vie beaucoup trop sédentaire explosent: diabète, lombalgies, stress, burn-out... Et les rapports officiels émanant de l'OMS et de l'OCDE pointent du doigt la surcharge pondérale qui touche un adulte sur cinq et le fait qu'un tiers seulement des Belges pratique une activité physique régulière. Les coûts humains et sociétaux explosent dans la même (dé)mesure.

 

D'autre part les études portant sur les bienfaits de la pratique d'une activité physique régulière se multiplient: dans le cadre de la lutte contre le passage du stade pré-diabétique au stade diabétique, dans le cadre du traitement post-opératoire en chirurgie cardio-vasculaire, dans la prévention et le traitement des lombalgies, dans le cadre de la prévention de certains cancers... Et des initiatives toutes récentes telles que le "Sport sur ordonnance" connaissent un succès croissant auprès des communes qui soutiennent ce projet novateur. Mais elles ne sont pas les seules, des formules de (re)mise en mouvement sont proposées dans de nombreuses structures publiques ou privées telles que des Maisons de Repos ou infrastructures sportives.

 

Bref, les constats sont imparables, les solutions existent et restent accessibles à tous.

Il manquait une démarche politique affirmée visant à reconnaître la situation :

  • mobiliser davantage les acteurs de la santé tels que les kinésithérapeutes et les médecins (qui ne sont toujours pas sensibilisés à ces enjeux lors de leur formation initiale),
  • soutenir les programmes de formation permettant de professionnaliser l'offre d'encadrement,
  • sensibiliser davantage les jeunes aux bienfaits de l'activité physique dès le début de leur parcours scolaire,
  • se concerter en Commission interministérielle de la santé publique sur la question de la prescription médicale d'activités physiques à des fins thérapeutiques,
  • labelliser les associations spécialisées en Activités Physiques Adaptées (APA) et les salles de fitness qui se dotent d'entraîneurs patentés pour offrir à leur clientèle des programmes de mise en forme adaptés et sécurisés.

C'est donc bien l'objectif de cette résolution qui a été votée à l'unanimité au parlement de la Communauté française ce mercredi 24 avril.

 

Une belle façon aussi de mettre un point d'orgue à mon engagement parlementaire qui était, vous le savez, motivé par des enjeux de santé publique.

 

Vous trouverez ci-après les interventions prononcées par les différents groupes à ce propos. Et le texte de la résolution.