Le plan bruxellois pour la santé et les soins de santé mentale PSY 107

Publié par andredubus le
Question à Monsieur Guy Vanhengel, membre du collège réuni, en charge de la politique de la santé

L'évolution de la politique de la santé mentale dans notre Région est un enjeu qui pose réellement question. Depuis 25 ou 30 ans, notre Région est pionnière en la matière. Le livre blanc sur la santé mentale coordonné par Lydwine Verhaegen au début des années 90 faisait figure d'exemple en inscrivant les prémices d'une approche "désinstitutionnalisante". La Région bruxelloise a toujours eu la volonté de prendre en charge le patient de façon individuelle et de le sortir de l'hôpital tant que faire se peut.

Aujourd'hui, nous faisons face aux équations budgétaires et aux évolutions des pratiques. Les paroles de différents experts lors de la journée du 21 avril ont montré que nous nous situions dans une période charnière. Les enjeux sont le renforcement et une plus grande prise en considération du patient en l'autonomisant.

La question de la continuité des soins exige aujourd'hui également une nouvelle lecture, vu l'évolution des acteurs et des pratiques.Les questions de la transversalité et de l'approche multisectorielle sont, quant à elles, évoquées par tout le monde : les concrétiser est un vrai défi politique car elles sous-tendent un décloisonnement des compétences et des responsabilités peu aisé pour les acteurs et les décideurs politiques.

En outre, il y a la question du modèle de financement. Va-t-on évoluer vers un financement à l'acte ou par forfait ? Une transition s'opère à ce niveau.

Enfin, je voudrais souligner l'un des éléments portés par HERMESplus à propos de la chronicisation. Les conclusions de l'étude que ce réseau a menée à ce sujet sont interpellantes : "Lors du développement du réseau, nous avons eu la possibilité d'entrer en contact avec des modèles de soins différents dans différents pays. En nous basant sur cette expérience, nous avons constaté que le patient chronique est plutôt la conséquence de notre modèle de soins qui encourage trop peu une nouvelle participation sociale. Dans ce cadre, des concepts tels que le budget personnalisé et le plan de réintégration individuel offrent la possibilité d'éviter un processus de chronicisation des personnes ayant de graves problèmes psychiatriques". Le phénomène de la chronicisation prend d'ailleurs de plus en plus d'ampleur hors du secteur de la santé mentale.

Cela dit, je ne m'appesantirai pas sur la question car je sais que votre intense réflexion à propos du double diagnostic avance.